jeudi 6 novembre 2014

Lydie SALVAYRE.



LYDIE SALVAYRE

Prix Goncourt 2014.  Plus qu'un regard sur la guerre d'Espagne
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Espagne, été 36...


Lydie Salvayre, fille de réfugiés espagnols, entrelace la voix de l'écrivain Georges Bernanos, témoin révolté de la guerre civile espagnole, et celle de Montse, sa mère, qui se souvient seulement, au soir de sa vie, des jours radieux de l'été 1936.
Bernanos est en séjour à Majorque quand éclate la guerre civile, il est choqué par la violence des rafles de l'armée franquiste et par la complicité de l'Eglise avec celle-ci. Il écrit alors «Les grands cimetières sous la lune».
Quant à Montse, elle a quinze ans. Avec son frère, Josep, elle croit aux lendemains qui chantent et lors d'une parenthèse de liberté à Barcelone, elle est follement aimée d'un Français de passage dont ses enfants veulent croire que c'était André Malraux. Elle reviendra au village enceinte, une honte qu'il faudra laver en épousant Diego, le fils de bourgeois…
Lydie Salvayre ranime la petite flamme qui a brûlé toute une vie au plus profond du cœur de sa mère. Et ce, en particulier, par l'utilisation du fragnol, cet amalgame de français et d'espagnol, cette langue hybride, la langue de la mère, un français mal maîtrisé parfois mal compris mélangé à de l'espagnol et à des faux-amis. Ces maladresses linguistiques donnent au récit une légèreté qui contrebalance délicatement sa dimension bouleversante et émouvante.

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